Ganesh Himal : un sentier méconnu…
Par pstuder, le 21 novembre 2010Catégorie : Actu du site
Le Népal situé au creux de la chaine de l’Himalaya offre une large palette de trek. C’est une industrie florissante en pleine expansion. Pourr exemple, les Anapurnas accueillent jusqu’à 50 000 personnes par an.
Ganesh Himal reste pour le moment préservé des touristes car c’est un chemin escarpé qui n’est pas encore inscrit au catalogue des agences de trek…
Les préparatifs
Nous avons déniché grâce à notre ami népalais Pradip et notre père noël français Roland le circuit pour arriver jusqu’au pied de Ganesh Himal, montagne sacrée haute de 7 400 mètres.
Nous prenons notre envol au petit village de Manigaon peuplé par l’ethnie des Tamangs.
La grande caravane
L’équipe de cordée est composée de 15 marcheurs chevronnés dont 2 passionnés par la flore. Nous sommes soutenus par une soixantaine de porteurs, 5 cuisiniers , 6 sherpas ainsi qu’un guide.
Les sangsues carnivores
Les 3 premiers jours en basse altitude (moins de 2 000 mètres) sont éprouvants car la pluie est incessante et l’humidité s’installe sur nos affaires. Les sangsues en profitent pour nous attaquer des pieds à la tête. Elles sucent le sang à travers les vêtements et se faufilent partout. Ce départ humide est rude pour le corps et l’esprit !
Le mal aigue des montagnes
Nous progressons et dès le 5ème jour, nous laissons derrière nous la forêt humide pour atteindre le col du Sing situé à 4 000 m d’altitude. C’est à partir de cette altitude que le mal des montagnes peut survenir. Les symptômes sont divers : maux de tête, manque d’appétit, fatigue, rétention d’urine… Le remède le plus efficace et d’entamer une descente rapide d’au moins 300 m.
C’est ce qui nous est arrivé un soir quand une porteuse a été victime d’un début d’embolie pulmonaire. Elle a été évacué de nuit en urgence à dos d’hommes jusqu’au village le plus proche situé à 5 heures de marche.
La magie des paysages
Les paysages de montagne sont impressionnants par leur immensité. La récompense suprême est de dénicher un lac d’altitude perché à presque 5 000 mètres.
Les descentes le long des rivières sont souvent grandioses car les pierres et la végétation vous offrent de magnifiques œuvres d’art.
Non, le Ganesh Himal n’est pas un parcours de santé !
Les sentiers sont pentus et dangereux. Nous sommes souvent obligés de pratiquer l’alpirando : mélange d’escalade et de randonnée. Le plus difficile à gérer d’un point de vue psychologique est de découvrir chaque jour la difficulté (largement sous-estimée) de l’itinéraire. Les informations que nous possédons sont imprécises et parfois erronées.
Le groupe puise dans ses ressources mentales pour atteindre les étapes. Par exemple, une journée programmée pour 6 heures de marche peut se transformer en 9 heures et nous obliger à atteindre le campement la nuit tombée. Dur, dur de monter le camp par un froid glacial à 4 600 mètres…
Epouser le moment présent
2 choses importantes pour avancer : le feu et l’eau. Le feu pour se réchauffer et l’eau pour s’hydrater. 2 composantes vitales pour la suite de l’aventure.
Lorsque le soleil disparaît (entre 15h et 16h), il faut bouger… Se fondre dans l’environnement. Camp au pied du glacier près du mont Paldor. Une avalanche sur le glacier nous rappelle que la nature reste notre seul maître à bord. Nous empruntons un doko (panier en osier) pour aller ramasser du bois pour nourrir le feu du soir.
Une mine abandonnée à 4 100 m d’altitude
Nous arrivons à la mine désaffectée de Paigutan. Ce sont les maoïstes qui en 2007, ont saboté l’arrivée électrique pour stopper l’activité de cette mine de fer
Le site est singulier et magique. Les bureaux administratifs ainsi que les salles des machines sont restés en l’état comme si les mineurs avaient quitté les lieux précipitamment. Nous feuilletons un album photos qui recèle la vie de ces mineurs de l’extrême.
L’éloge de la marche
« Seules les pensées qui vous viennent en marchant ont de la valeur ». Nietzsche
Un biologiste américain a démontré que la marche stimule l’hémisphère droit du cerveau et produit des endorphines qui génèrent un état d’hyper-lucidité.
Bouddha avait raison en disant que « marcher en conscience cela purifie l’esprit des pensées obstructives ».
La marche, moyen de locomotion écologique permet donc de lâcher prise et de rentrer progressivement en méditation. Le corps et l’esprit ne font plus qu’un.
La marche permet aussi de rencontrer l’autre d’égal à égal : à hauteur d’homme…
Des montagnes et des Hommes
Les tibétains semi-nomades vivent de 3 à 4 mois dans le Haut-Himalaya. Le feu représente la survie à plus de 4 000 mètres d’altitude. C’est pourquoi, l’habitat (précaire) adossé à un rocher est structuré selon le foyer au-dessus duquel trônent les réserves de bois.
Le toit de nattes est remplacé progressivement par de la bâche plastique.
Les visages sont expressifs et racontent l’histoire de la vie…
Des villages à taille humaine…
Comme autrefois, les villages de l’Himalaya vivent au rythme des saisons et dépendent de la terre qui les entoure. La traction animale, seul moyen de locomotion ne permet pas des échanges fréquents.
Tatopani : village thermal
L’atteinte du village de Tatopani annonce pour nous la fin du trek. Il reste encore un jour de marche pour accéder à la route mais déjà on ressent les traces de la modernité.
Une bonne chaise avec des accoudoirs nous accueille au village, ainsi qu’une bière bien fraîche. Quel confort et quel régal !
Ce village thermal attire de nombreux villageois qui y viennent pour se soigner.
Retour en ville
La descente est vertigineuse : une route en lacet interminable bordée par de profonds précipices nous conduit au bout de 10 heures (pour effectuer 150 km) à Bhaktapur, haut lieu spirituel inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un air de fête
Et par chance, demain c’est la fête des lumières à Bhaktapur.
La ville et ses habitants se préparent à fêter. Même les chiens sont de la partie ! Les offrandes sont omniprésentes : sur les lieux saints, sur les voitures, sur les guichets de banque, sur les perrons de portes…
Les enfants chantent dans les rues pour obtenir quelques bonbons… Et les sacrifices en tout genre vont bon train…
Merci Ganesh Himal pour ces moments intenses d’humanité et de dépassement de soi.
Yala, en avant l’aventure…
Le 21 novembre 2010 à 10:43
merci pour ce beau partage
Le 22 novembre 2010 à 5:15
Vous êtes admirables ! bravo pour cette ascension !
Le 22 novembre 2010 à 8:54
Bravo et merci pour ces magnifiques images…à bientôt!
Le 22 novembre 2010 à 9:13
du rève plein les yeux.
Merci
Le 22 novembre 2010 à 12:44
merci pour ce voyage. Les photos sont superbes
à bientôt
Le 23 novembre 2010 à 5:58
Namasté les amis,
De retour ce jour du Népal, j’admire votre oeuvre et revois des moments forts que nous avons partagé ensemble….
En attendant d’avoir votre DVD de photos, je vous dis à bientôt pour une autre aventure tout aussi belle je l’espère mais plus sécurisante….
On a travaillé là-dessus après votre départ avec Exotic trek, espérons que cela sera suivi d’effets…
J’ai revu Ratna, son pied toujours pas terrible, Kantcha va s’en occuper avec Shree, Babu va bien… Odette et Claude sont de retour…
Amitiés
Roland
Le 23 novembre 2010 à 10:17
Incroyable périple et toujours autant de force et d’émerveillement au travers de vos images et votre récit…
Et pour le “lâcher prise”… vous faites de plus en plus fort !
MERCI à vous.
Le 23 novembre 2010 à 1:05
Bravo pour ce superbe reportage que de souvenirs dans vos têtes, on sait maintenant pourquoi Fouzia disait: c’était dur, dur…mais beau.
Bisous, Roger et Marcelle.
Le 24 novembre 2010 à 12:45
bravo les jeunes pour votre réactivité!
merci pour cette nouvelle plongée dans un trek digne de figurer dans les annales
oui c’est un trek méconnu qui mérite d’être reconnu !
GG
Le 24 novembre 2010 à 3:09
Quelle aventure, quel reportage, quelles images !
J’en ai le souffle coupé !
Bravo et… merci à vous 2
Bruno
Le 25 novembre 2010 à 8:26
Belle balade qui me rappelle un treck en 2006 dans ce pays fabuleux qui mélange assez bien les cultures.
Le 27 novembre 2010 à 5:26
Remarquable trek, vous êtes surprenant tous les deux - bravo !!!
Merci pour ces belles images !
Bisous
Liliane
Le 4 décembre 2010 à 7:24
Magnifique votre gallerie , en l’honneur de la région des Ganesh et de ses habitants
Merci
Jean
Le 4 décembre 2010 à 10:00
Super le montage ! ça donne envie d’y aller…
Encore bravo
Albert
Le 7 décembre 2010 à 2:49
La restitution de ce trek avec un peu d’histoire, 2 brins de poésie et des photos, adoucissent les moments durs, mais au final on retient que la beauté du paysage. Merci pour ce second voyage où l’on va à l’essentiel : la rencontre avec soi-même . Bisous à toute la petite famille . Michelle